Une capitale aux airs de ville de province (28/03/2011 - Montevideo)
Un Montevideo « made in Japan » (26/03)
En Uruguay, nous retrouvons des distances à taille humaine. Ainsi, après deux heures trente de paysages plats, monotones et bien verts, réservés aux cultures ou aux immenses cheptels bovins, nous arrivons sans surprise à la capitale. J'ai à peine le temps de récupérer la liste des auberges de jeunesse à l'office de tourisme que voilà Nakamura Haruko san, comme prévu, au terminal de bus. Jolie Japonaise, mère de deux enfants d'une vingtaine d'années, elle vit à Montevideo pour deux ans. En tant que volontaire du gouvernement nippon, elle enseigne le Japonais à la faculté. Nous l'avons rencontrée dans l'avion il y a deux mois, entre Buenos Aires et El Calafate. Aujourd'hui, elle est venue nous chercher avec un de ses collègues. Ce dernier participe à l'aide au développement des entreprises de matériel paramédical. Haruko san va nous offrir un regard original sur cette grosse agglomération (plus d'1,3 million d'habitant), bien différente de sa ville originelle, Nagoya. Nous nous dirigeons vers le centre en transport en commun. De là, une jeune policière uruguayenne nous guide jusqu'à notre auberge. Une fois installés, nous nous faisons gentiment inviter à déjeuner dans notre nouveau quartier. Au dessert, Haruko san nous établit un plan d'attaque pour découvrir Montevideo en deux jours.
Vue générale de Montevideo depuis le Cerro
Montevideo, vue depuis son mont
Alors que l'horloge tourne, nous attendons un bus pour le cerro de Montevideo. Une heure de trajet et dix minutes de taxi plus tard, nous sommes enfin au sommet du petit mont (à 135 mètres d'altitude), dans une forteresse blanchie à la chaux, admirant la vue sur la ville, son port et l'océan. Un musée de l'armée y est installé. Il est doté de multiples carabines et mitrailleuses anciennes et fait l'éloge des « trente-trois » libérateurs du pays (suite à son annexion par le Brésil) et... du service militaire. Ce premier jour nous permet tout de même de saisir un peu plus Montevideo historiquement et géographiquement. Nous profitons du long trajet du retour pour discuter davantage avec Haruko san, bercés par un fond musical type « Auré L. » (elle comprendra !), avant de nous séparer... pour un certain temps !
Entourée d'Haruko san et de son collègue, sous le regard de
José Gervasio Artigas (1764 - 1850), le libérateur du pays
Feria du dimanche (27/03)
Suivant les conseils de Haruko san, nous profitons de la Feria de Tristán Narvaja, à mi-chemin entre la Plaza Independencia et le terminal de bus. Le marché très animé vend de tout : des petits animaux tout mignons, des livres d'occasion de toutes sortes, des fruits et légumes, des vêtements, de l'artisanat... Nous déjeunons dans un des troquets bordant les étals. Le menu comprend un plat de pâtes et une énorme crêpe fourrée au dulce (miam !). Vers seize heures, quand les marchandises s'évaporent dans les camionnettes, des enfants les remplacent, jouant au ballon. Nous prolongeons notre promenade jusqu'au vieux centre.
Une petite dédicace à Kanta et Aï en prévision de leur prochain départ...
Mais où se cachent les Uruguayens ?
Le dimanche, la ciudad vieja paraît dépeuplée, isolée sur sa péninsule. De jolies bâtisses coloniales se succèdent autour de places verdoyantes et dans la rue piétonne, de chaque côté de laquelle on peut apercevoir au loin le Río de la Plata. Nous avons l'impression de déambuler dans une cité morte, pas un Uruguayen à la ronde !
Maison typique sur la Plaza Matriz (ou Constitución)
Un pays où le football est roi (la sélection uruguayenne, la Celeste,
a tout de même fini quatrième de la dernière Coupe du Monde)
Au bout du quartier, nous finissons sur les ramblas. L'océan brille sous le soleil. Des jeunes jouent au foot, encouragés par un public engagé. Soudain, nous comprenons le calme de la vieille ville. Une promenade le long de la côte, très bien aménagée, réunit tous les habitants de Montevideo.
Dessin d'Asuka
Coucher de soleil sur les ramblas. Au loin, les nouveaux quartiers résidentiels.
Ainsi, buveurs de maté (« sin palo ! », c'est-à-dire sans brindille), pêcheurs, joggeurs ou passionnés du ballon rond, tous trouvent leur bonheur sous le ciel bleu dominical. Nous longeons la costanera si vivante sur presque deux kilomètres, avant de l'abandonner à contrecœur au coucher du soleil.
Montevideo, le 28/03/2011
Asuka