Plus dure sera la chute ! (07/04/2011 - Puerto Iguazú)

par Guéno  -  7 Avril 2011, 21:00  -  #Carnet de route

Promenons-nous dans les bois ! (07/04)

 

    Comme du côté brésilien, l'entrée au Parc National d'Iguazú (partie argentine) n'est pas donnée (cent pesos argentins, soit vingt euros). Mais le site en vaut la peine. Nous prenons d'entrée le contre-pied des visiteurs arrivés par le même bus que nous : ils se précipitent vers les chutes, nous nous enfonçons dans la forêt. Très calme à cette heure matinale, le sentier Macuco nous livre ses secrets : des agoutis (curieux petits rongeurs à l'arrière-train plus haut que la tête) détalent devant nous, des apelles nous offrent un charmant bal aérien (encore appelés sapajous ou monos caí, ce sont des petits singes assez communs dans la selve tropicale). Après 2h30 de randonnée, nous revoilà au point de départ.

 

SANY4903Dans le cœur d'une liane, sur le sentier Macuco

 

SANY4909Notre fil rouge : une fourmi énorme en chemin !

 

    Un petit train mène au sommet des chutes. De là, grâce à un jeu de passerelles interminables qui permet de contempler à loisir la faune locale (tortues, crocodiles, cormorans, …), nous parvenons juste au-dessus de la Garganta del Diablo, le clou du spectacle d'Iguazú. Avec une violence extraordinaire, les eaux se précipitent dans un bruit d'enfer presque cent mètres en-dessous. Plus que la hauteur des chutes, c'est leur étendue sans fin qui impressionne. Sous nos yeux, c'est comme un barrage gigantesque qui viendrait de craquer, rappelant à l'homme l'omnipotence de la nature.

 

SANY4952Bain de soleil pour cette tortue, quelques mètres en amont des chutes

 

SANY4972En surplomb de la Garganta del Diablo

 

    Les sentiers supérieur et inférieur permettent d'admirer les cataractes de plus bas. Si la difficulté à s'extraire du troupeau de touristes vient un peu ternir la randonnée, il nous suffit de lever les yeux pour oublier la foule. Les vues sont superbes. On assiste à une alternance de petits sauts intrépides aux aspects de dentelle avec des cascades immenses et rugissantes, le tout noyé dans des nuages de brumes liquides. Joueurs, des arc-en-ciels viennent trouer la nature originelle, vierge d'humanité, qui s'étend au milieu des flots. Selon une légende guaranie, les chutes furent l'œuvre d'un dieu jaloux ; souhaitant s'opposer à la fuite par le fleuve de la jeune fille qui lui avait été promise en mariage, il créa cet immense écroulement de terrain pour l'entraîner dans l'abîme en compagnie de son amant. Cette histoire tragique rencontra un triste écho fin Mars dernier, deux touristes trouvant la mort lors de l'accident d'un hors-bord dans les tourbillons au bas des cataractes.

 

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    Nous terminons notre visite par une course effrénée vers l'entrée du parc, car le temps nous presse. En effet, une nouvelle mission nous attend pour rejoindre Ciudad del Este, où patientent nos sacs à dos, laissés dans un hôtel proche de la gare routière. Bus jusqu'à Puerto Iguazú, puis de nouveau bus jusqu'à la frontière paraguayenne via Foz (en obtenant au passage le tampon de sortie argentin). Là, le chauffeur accepte de nous déposer à la douane, mais prévient qu'il va repartir sans nous attendre. Et pourtant sa destination finale est la nôtre, le terminal, à trois kilomètres de là ! C'est comme ça : vu que les habitants du coin n'ont pas besoin de formalités (si les Brésiliens profitent de l'électronique pas cher côté paraguayen, les ménagères paraguayennes vont quant à elles, paradoxalement, remplir leurs paniers côté argentin, alors que leurs maris vont y chercher leur essence), les étrangers n'ont qu'à se débrouiller... Le précieux sésame obtenu, nous tournons le dos aux taxis de Ciudad del Este, qui profitent de l'insécurité locale pour afficher des prix scandaleusement élevés, et nous filons à toutes jambes dans la ville, afin de récupérer un bus un kilomètre plus loin. Arrivés à bon port, nous choisissons de dîner dans la chambre de quelques restes. L'expérience nocturne de l'avant-veille nous a en effet bien échaudé !

 

Ciudad del Este, le 07/04/2011

Guéno

 

SANY5031Une bonne douche garantie en bas du saut Bossetti !

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