Les Zambiens sont des zens bien (Lusaka - 16/07/2012)
Welcome in Africa ! (15/07)
Après trois vols sans histoire, deux escales (l'une à Addis, noyée sous une pluie froide, l'autre à Harare, où l'on ne descend même pas de l'avion), et une merveille (les neiges du Kilimandjaro, aperçues depuis un hublot), nous voilà à Lusaka ! La queue pour le contrôle des passeports est interminable. Nous piétinons une heure et quart durant avant d'enfin pouvoir fouler le sol zambien.
Le Kili aperçu depuis un hublot
Arrivée sur le tarmac de l'aéroport de Lusaka, à plus de 1000 mètres d'altitude
Clifford, le chauffeur de taxi envoyé par l'auberge de jeunesse, nous attend à la sortie de l'aéroport. Trente minutes de trajet nous séparent du centre-ville de la capitale. De part et d'autre du ruban de bitume s'étend une savane jaunie, parsemée de petits arbres secs. A l'horizon, le ciel, orphelin de nuages, est presque gris, sans doute déçu qu'il est de ne pas avoir une seule goutte d'eau pour étancher sa soif. Entrée dans l'agglomération : un poulet géant nous accueille, statufié au milieu d'un rond-point. Là où nous aurions mis De Gaulle, les Zambiens ont été plus pragmatiques... Peu à peu, la quantité de bâtiments se densifie. D'immenses centres commerciaux, placardés aux couleurs des enseignes occidentales, donnent le ton : résolument, Lusaka veut prendre le contre-pied de certaines de ses voisines africaines, et se lancer dans la modernité.
Ici comme ailleurs, la pub est reine...
Au Kalulu Backpackers, nous nous installons dans une chambre spartiate mais fonctionnelle. Il est déjà trop tard pour découvrir la ville. Sous ces latitudes, le jour joue en ce moment les fainéants, et dès 18 heures, il perd son combat face à la nuit. Peu importe, nous avons du sommeil à rattraper...
L'Asuka à Lusaka, pour un parfait anagramme : pose devant le backpackers
qui nous héberge ("kalulu" signifie "lapin" en dialecte nyanja,
à l'image de ceux qui courent dans le jardin de l'auberge)
Dans les tumultes de Lusaka (16/07)
Lusaka n'est pas à proprement parler une ville « sexy ». Dans l'après-midi, elle devient même un enfer : l'air y est saturé de gaz d'échappement, un bruit pétaradant se dégage du trafic chaotique, et pour couronner le tout, une poussière désagréable vient coller à la peau au moindre souffle de vent. Néanmoins, à défaut d'être agréable à vivre, la ville est « peaceful » (paisible, sûre), comme le disent les anglo-saxons. Détail non négligeable pour une métropole africaine d'1,2 million d'habitants, poussée de nulle part en à peine un siècle. Dans les rues, pas d'interpellations en permanence, pas de regards insistants, mais au contraire, des sourires, et des automobilistes qui s'arrêtent (parfois...) pour laisser passer les piétons. Le touriste est pourtant une curiosité en soi, tant il semble absent de la cité !
La voie ferrée, bien qu'encore un peu empruntée, souffre de sa désaffection
Sourire dans Cairo Road
Toute la journée, nous battons le pavé (et les ornières) aux alentours de Cairo Road, la rue principale, où se concentrent banques, bureaux de change, restaurants, magasins... et immeubles de style quelque peu soviétique. Nous testons dès notre premier déjeuner local l'élément incontournable de la cuisine zambienne, le nshima (une sorte de purée à base de farine de maïs, comparable à de la polenta : nous y reviendrons sans doute bientôt dans un de nos articles !), agrémenté de poisson.
En haut à gauche : les vendeuses arrosent régulièrement les pommes
qu'elles exposent en pleine rue à l'aide d'une sorte de brumisateur ;
en bas : trois hommes mangent leur nshima (Asuka)
Au pays des Chipolopolos (le nom de l'équipe nationale de football,
championne d'Afrique en titre), les maillots de Manchester United
font recette, y compris dans les boutiques du Lusaka City Market (Asuka)
Nous arpentons ensuite les marchés. Le grand Central Market s'avère être une sorte de quincaillerie jonchée d'ordures, perdue sous un labyrinthe de bâches et entourée d'enseignes spécialisées en dur (Hi-Fi, pièces détachées, métaux, etc.). Nous le fuyons bien vite, d'autant que les sollicitations s'y font plus pressantes qu'ailleurs. Protégé par des grilles bleues sur tout son périmètre, le Lusaka City Market grouille quant à lui d'une foule compacte et hétéroclite. Il faut d'abord franchir un fossé d'immondices via un petit pont de béton, puis louvoyer au milieu d'une cinquantaine de mini-bus fumants, avant de se retrouver abrité par l'immense structure couverte de tôles. Imaginez : une allée centrale d'une centaine de mètres, elle-même croisée par des dizaines de couloirs de même distance et se terminant par des arcades. En vrac, à l'intérieur de cette caverne d'Ali Baba, des TV qui hurlent, des odeurs de poissons, le cliquetis des machines à coudre, des vendeurs de chaussures bichonnant toutes les minutes les cuirs au plumeau, des bousculades... le tout dans une ambiance bon enfant. Malheureusement, nous avons osé très peu de prises de vue, aussi bien sur les marchés qu'en ville.
Cairo Road à la fin du jour
A l'intérieur du Lusaka City Market (Asuka)
Notre backpackers a l'avantage d'être situé dans une zone résidentielle,
au milieu de l'une des plus calmes et des plus "chics" rues voisines du centre.
Quant à la piscine, ce n'est pas sa couleur verte qui m'effraie... mais l'eau y est trop froide !
A peine la nuit tombée, il nous faut, aussi surprenant que cela puisse paraître, enfiler la polaire. L'hiver austral n'a pas d'hiver que le nom, et nous devrons patienter dix heures passées le lendemain pour retrouver les 25°C salvateurs !
Lusaka, le 16/07/2012
Guéno
Guéno en plein travail de mise à jour du blog (Asuka)