Les enfants sont là, Suriqui danse (05/06/2011 - Isla de Suriqui)

par Asuka  -  5 Juin 2011, 18:10  -  #Carnet de route

A l'abordage ! (05/06)

 

    En faisant part aux éducatrices de notre projet d'excursion sur l'île de Suriqui pour le dimanche, nous arrivons vite à la conclusion que ce serait encore mieux si nous pouvions y aller tous ensemble. Nous proposons d'offrir le billet de bateau à tous pour faciliter les démarches. Ainsi, le dimanche à sept heures, l'éducatrice L., son copain Al (un militaire qui profite ici de quelques jours de permission) et Wilmer, un des enfants du foyer qui est originaire de l'île, frappent à la porte de la chambre. En effet, Guénolé doit aller négocier le prix du transport. A neuf heures, tous les enfants sont devant le restaurant, prêts à partir. Ils portent leur pique-nique (une immense marmite accompagnée d'un panier tout aussi grand), qu'ils ont préparé depuis ce matin six heures. Ils sont tous surexcités ! Le trajet de bateau dure une bonne heure, pendant laquelle les enfants dessinent sur mon carnet, prennent des photos et écoutent les histoires de Guénolé.

 

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Nelia, Maricel et Mery posent durant le trajet en bateau

 

LourdesLe lac Titicaca et l'île de Suriqui vus par Lourdes V. (14 ans)

 

Pieds à terre

 

    Sur l'île, les jeunes de retour dans leur terre natale nous guident jusqu'à la cancha (ils sont plusieurs à être originaires du coin). Nous nous y installons puis formons des petits groupes, avec à la tête de chacun un adolescent responsable de quatre ou cinq cadets. Nous leur laissons une heure de quartier libre avant le déjeuner, ce qui nous permet de visiter le village tranquillement et de commander, discrètement, des truites entre adultes...

 

DSC00817Arrivée sur l'île

 

DSC00821Asuka et Lourdes G. (6 ans) sur la cancha de Suriqui

 

    Le village de Suriqui est champêtre. Les gamins chassent les chocas (canards noirs) au lance-pierres. Les moutons et les porcs côtoient les fabricants de barques (lanchas). Nous déambulons sur les chemins de pierres, entre de simples maisons en adobe et de grandes fermes rudimentaires. L'école et le collège, d'un blanc impeccable, détonnent dans ce modeste paysage beige, vert et bleu. Autrefois, le lieu était connu pour ses pirogues en totora (une sorte de roseau) traditionnelles, mais aujourd'hui on n'en voit plus une seule. Les enfants montent au cerro puis mangent avec appétit leurs pommes de terre. Après le repas, nous leur rendons leur liberté afin d'aller déguster notre succulente truite en toute sérénité.

 

SANY1139La baie Est de Suriqui

 

suriquiDessin d'Asuka

 

Quand un enfant de sept ans vous apprend la vie...

 

    Comme nos chers pensionnaires quelques heures auparavant, nous optons pour une balade digestive vers le cerro. Jhimi, le frère de Nataly, âgé de sept ans, nous accompagne. En route, il nous explique comment, grâce à une grosse pierre et un peu de feu, il est possible d'extraire du miel d'une ruche sans se faire piquer. Puis, au sommet, il arrache d'un cactus un nid d'araignée pour nous montrer les centaines de petits, courant affolés, et les œufs orange et fluorescents, véritable monde miniature soigneusement camouflé par des épines juxtaposées amoureusement par leur mère. Quand nous levons les yeux, la Cordillère Royale affronte l'horizon. Ses pics enneigés veillent sur les plaines cultivées, les protégeant des intempéries. Tout comme les vapeurs du lac chassent la pluie, paraît-il. Du haut du petit mont, cette harmonieuse vision d'ensemble semble comme une évidence. Des cactus aux élevages de truites, des blonds champs de blé aux dents acérées de la chaîne montagneuse, c'est une impressionnante diversité naturelle qu'il nous est donné d'admirer, de toucher, de respirer. D'ici, nous jouissons probablement d'une des plus belles vue du lac. Et nous pouvons bronzer, tant le soleil tape aujourd'hui !

 

SANY1154Jhimi au sommet du cerro, admirant le village de Suriqui

 

DSC00860Depuis le port de Suriqui

 

    Lors de la descente, Jhimi nous raconte ce que l'église lui enseigne à Sankajahuira : seul Dieu peut lutter contre le diable, le diable vit sous terre, et la fin du monde approche. Ce n'est pas le premier à nous raconter cette histoire. Nous nous inquiétons de cette église aux méthodes ancestrales, dignes de l'obscurantisme moyenâgeux. Sur le terrain de foot, nous retrouvons Ed, le copain d'Elena, qui a accosté en début d'après-midi. Guénolé s'intègre très vite dans une des deux équipes (les jeunes du foyer ayant organisé une partie contre ceux de Suriqui). Je regarde les enfants, heureux, jouant tous ensemble. Puis vient l'heure de reprendre notre bateau. De nombreux petits s'endorment, épuisés. Je choisis de rester seule à l'avant, profitant de l'air frais et du paysage serein. En arrivant, la douche (bien chaude !) et le thé finiront de nous relaxer.

 

Huatajata, le 05/06/2011

Asuka

 

SANY1172La superbe Cordillère Royale et le village de Huatajata

vus depuis le lac, lors du trajet retour en barque

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A
<br /> Les Photos sont super cousine !!! Et je ne savais pas que tu dessinais aussi bien ;)<br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Merci cousin ! En toute objectivité ? <br /> <br /> <br /> <br />
G
<br /> <br /> Deux nouvelles en lien avec notre voyage sont tombées ce dimanche 5 Juin :<br /> <br /> <br /> - l'élection d'Ollanta Humala au Pérou, un vent d'espoir pour le pays...<br /> <br /> <br /> - l'éruption du volvan Puyehue au Chili, au pied duquel nous randonnions il y a quelques mois :<br /> <br /> <br /> http://www.desfourmisdanslesandes.com/article-que-le-vaya-bien-chicos-09-03-2011-valdivia-71016534.html<br /> <br /> <br /> <br />
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