Le Livre de la Jungle (08/07/2011 - Rurrenabaque)
JAP / 我々はジャングルで、ルレナバケ市で3日を通り越しました。 我々はガイドの説明と多数の歩行のおかげで植物を見つけました。 我々は森林でキャンプをして、そしてツイチ 川で魚釣りに行きました。 それで、我々はアマゾニア料理の味をみました。 私はこの豊かな、そして神秘的な叙景に住むことが好きでした。
ESP / Pasamos tres días por la selva boliviana (Parque Nacional Madidi). Nuestro punto de partida era la ciudad de Rurrenabaque, donde pudimos probar la cocina amazónica. Descubrimos la naturaleza local con la ayuda de un guía. Las numerosas marchas así como un vivaque en el bosque nos permitieron desengañar un poco este entorno dicho hostil. ¡ Un verdadero placer que de vivir en esta naturaleza tan misteriosa e intrigante !
ENG / We passed three days in the Bolivian jungle (National Park Madidi). Our point of departure was the city of Rurrenabaque, where we were able to taste the Amazonian cooking. We discovered the local nature by means of a guide. Numerous treks as well as a bivouac in the forest allowed us to demystify a little bit this hostile renowned environment. A real pleasure that to live in this so mysterious nature !
--------------------------------------------------
Changement radical de décor !
Après cinq semaines de volontariat au lac Titicaca, nous poursuivons notre séjour bolivien et continuons de profiter de La Paz. Nous y menons une vie studieuse : quelques cours d'Espagnol en journée dans le centre Ayni Spanish Institute, auprès de professeures sympathiques, histoire d'améliorer notre niveau ; et des devoirs en soirée... Mais nous jouissons aussi des petits plaisirs qu'offre cette ville que l'on apprécie de plus en plus : découverte de nouveaux restaurants et cafés ; révélation de saveurs inédites sur les marchés omniprésents. La légère amertume laissée par la fin de l'aventure avec l'ONG est depuis longtemps ravalée, et nous faisons le plein d'énergie. Cela tombe bien, car nos sorties, entre deux repos dans la calle Sagárnaga, sont toujours trépidantes. A l'image de celle dont le récit suit : à peine remis de nos péripéties sur le Huayna Potosí, que nous avons décidé de revenir sur le plancher des vaches (enfin, dans ce cas, plutôt le plancher des singes)... pour visiter la jungle !
Rurre (05/07)
Rurre, petit diminutif pour les routards et les Boliviens du coin, doit sa renommée à un best-seller écrit par un Israélien. L'auteur y raconte sa mésaventure amazonienne : en 1981, il s'est perdu en plein cœur de la jungle et a dû survivre une vingtaine de jours, seul face à la nature ! Nombreux sont les touristes qui veulent désormais découvrir ce lieu de tous les mystères et dangers.
Première expérience angoissante pour nous : l'avion. C'est un mini-engin de dix-neuf places, dont on voit le cockpit depuis nos sièges (histoire de tout vivre en direct !). En vol, il tremble comme une feuille, d'autant que nous commençons bien sûr par une zone de turbulences. Et ce n'est pas n'importe où : juste au-dessus de nos pics préférés, à plus de six mille mètres. Nous frôlons ces cimes affûtées. Le pilote susurre quelques mots incompréhensibles, des secousses et cela se met à clignoter dans tous les sens. J'ose à peine regarder par le hublot... Mais soudain tout se calme et l'Amazonie est déjà à nos pieds. L'avion atterrit, fait un peu de 4X4 pour rejoindre son "parking", les portes s'ouvrent... et nous voilà dans un autre monde, après des jours d'Altiplano !
Le village de Rurrenabaque offre une image de carte postale : quelques charmantes bâtisses coloniales entourées de végétation tropicale. Il est facile de s'y relaxer tout en déambulant. Notre « Hôtel Santa Ana » s'articule autour de patios fleuris respirant le bien-être et dans lesquels les oiseaux chantent leur joie de vivre au soleil. Notre chambre est vaste et confortable. Nous avons déjà envie de nous éterniser dans ce lieu. D'autant que l'on y mange remarquablement bien, notamment au restaurant « la Perla de Rurre », où nous avons siroté un litre de jus d'oranges juste pressées et dégusté du surubi al ajillo (le surubi est un poisson des rivières d'Amazonie ; l'ajillo est un aromate issu de l'écorce d'un immense arbre local). Un vrai délice !
Depuis la Plaza 2 de Febrero, Rurrenabaque
Sur le fleuve (06/07)
Pour poursuivre nos études culinaires, nous petit déjeunons « bio », au « Piraña ». Il est tenu par des anglo-saxons, au style des Mormons. On nous y sert des ingrédients de très bonne qualité (miel, café, confiture...). Puis nous rejoignons notre guide Juan devant l'agence « Fluvial Tour ». Il nous mène à une grande barque qui nous permettra de remonter les fleuves Beni puis Tuichi jusqu'à notre lieu de campement. Nous ne sommes pas seuls : Analía et Luka, un couple argentino-slovène qui voyage depuis presque deux ans déjà, Javier, de nouveau un Argentin, une paire d'Anglais et un Danois, se joignent à l'embarcation. Les trois premiers partageront avec nous notre séjour dans la jungle. Les bateaux se ressemblent tous. De couleurs vives, les barques sont longues, étroites et peu profondes.
Depuis le fleuve Beni ; les fleuves, quadrillant le vert impénétrable de la forêt
tels des toiles d'araignées, sont les vraies "autoroutes" de la région.
Sur la rive opposée, nous nous acquittons d'abord des droits d'entrée dans le Parc National Madidi, puis continuons notre route fluviale durant plus de trois heures. Pendant la première heure, nous découvrons la nature bordant les eaux et fuyant jusqu'aux sommets verdoyants des montagnes, déchirant le ciel légèrement nuageux. Puis, nous passons dans une gorge étroite à la sortie de laquelle tous les reliefs disparaissent. Une dense forêt tropicale se perd à l'infini. A l'avant, un des piroguiers sonde le fond de la rivière avec de plus en plus de régularité. Nous observons déjà quelques animaux : des oiseaux et des capybaras (appelés cabiais en Guyane – une terre qui ressemble beaucoup à ici –, ce sont les plus gros rongeurs du monde). Enfin, nous accostons à un quart d'heure de marche du camp. Premiers pas dans la jungle : vingt-cinq degrés en plein hiver, peu de moustiques, chemin bien marqué, il n'y a aucune difficulté malgré quelques cours d'eau à franchir.
Pas si hostile, la jungle !
Nous sommes logés comme des rois : moustiquaires, jolies cabanes en bois, une salle à manger, des toilettes, etc. Je suis agréablement surprise. Installés, un déjeuner rapidement ingéré, et nous voilà déjà à la poursuite d'un troupeau de pécaris (ils ressemblent à des sangliers), qui dégagent une odeur nauséabonde. Bien discrètement... Car à cinquante, ils n'ont pas peur de foncer droit sur leurs ennemis, et alors une seule solution : grimper aux arbres. Je ne sais pas grimper aux arbres !!
Arrivée au campement
Puis, Juan nous balade sur un petit sentier pendant trois bonnes heures, tout en expliquant les vertus médicinales de différentes plantes. Nous apprenons beaucoup à ses côtés, les autochtones sont porteurs d'une vraie science, toute empirique qu'elle soit. Ces découvertes réjouissantes nous creusent l'appétit. Heureusement, le goûter est richement servi et cela n'est pas pour nous déplaire ! Nous discutons et voilà que Chachi, la cuisinière, nous amène déjà le festin du soir : riz au poulet, pâtes aux légumes, boeuf aux oignons, salades, juste de quoi ravir les papilles et les estomacs ! Nous nous couchons après de joyeux bavardages entre guide et touristes. Mais en allant dormir, nous croisons une charmante mygale bien velue, ce qui ne me rassure pas beaucoup pour la nuit à venir...
Au pied d'un almendrillo, un géant de la forêt recherché pour son bois
et qui résonne lorsque l'on frappe le plat de la machette contre son tronc
(permettant ainsi aux individus perdus de faire connaître leur position)
La liane dite "escalera del diablo", en référence à des légendes indigènes
L'arbre "masculin" (on vous laisse deviner pourquoi !)
Guénolé se prend pour Tarzan
Notes prises sur les sentiers (Guéno)
Toujours otages de la jungle (07/07)
Le deuxième jour, les premiers rayons de soleil me réveillent dès six heures. J'écris tranquillement sous la moustiquaire, en attendant que le camp se lève. A huit heures et demie, Chachi appelle pour le petit déjeuner. Un vrai buffet gargantuesque nous est servi au milieu de la jungle : omelette, pain à l'ail, pain tout court, beignets, salade de fruits, nous sommes chouchoutés ! De plus, en cadeau après le repas, nous avons la visite de dizaines d'amusants petits singes nommés chichilos et de quelques autres, plus gros, les capuchinos. Vers dix heures, nous nous décidons à les abandonner pour aller pêcher dans la rivière Tuichi.
Mono capuchino en train d'observer notre campement
Notre guide Juan affûte le tranchant de sa machette à tout faire
En route vers la rivière Tuichi
En chemin, alors que nous traversons une zone sablonneuse en bordure d'un marécage (le repère d'un caïman croisé au passage), le guide nous initie aux empreintes d'animaux : même un jaguar est passé par là il y a peu ! Une heure plus tard, nous lançons nos lignes rudimentaires (selon une technique très proche du lancer de marteau selon moi !) et nous attendons qu'un poisson veuille bien de notre bout de viande. Le seul chanceux sera en fait Javier, qui attrapera un énorme poisson-chat en moins de cinq minutes. Le guide, grâce à une couverture de feuillages, le protège affectueusement des mouches appâtées, puis le transporte embroché dans un bâton de fortune.
Javier et son pescado-gato
Vu par Asuka
Ambiance Koh-Lanta !
Une sieste nous permet de digérer notre déjeuner une fois encore trop abondant, avant de partir bivouaquer au fin fond de la jungle. En fait, une heure de marche rapide nous amène à notre lieu de campement. Nous nous installons : une bâche au sol, un toit de plastique, des moustiquaires individuelles, et il ne nous reste plus qu'à allumer le feu. Nous pouvons alors cuire à la braise le tendre et fin poisson-chat, afin de le savourer avec délectation. Vers vingt heures trente, nous partons pour une expédition nocturne en direction du salitre (c'est une sorte de saline au milieu de la jungle, qui joue le même rôle de lieu de "rassemblement" que les flaques d'eau où viennent s'abreuver les animaux dans la savane). Hormis quelques insectes et batraciens, nous ne verrons pas une bête pointer le bout de son museau, mais que de bruits ! Les chants des oiseaux, les claquements du pic vert, les reniflements et craquements des sangliers attirent toute notre attention, espérant surprendre l'un d'entre eux. Pas à pas, aux aguets, je crains tout : au sol, les serpents, araignées ou fourmis géantes ; dans les airs, les petits papillons blancs susceptibles de pondre leurs œufs dans notre derme bien chaud ; et enfin, loin derrière nous, peut-être le jaguar silencieux... Mais ce sera sains et saufs que nous profiterons, à l'abri des moustiquaires, de la nuit un peu fraîche, une nuit magique éclairée de lune.
Déjà le moment de partir ? (08/07)
Au petit matin, les peurs irrationnelles se sont envolées avec le petit jour. Nous replions le camp et nous nous dirigeons de nouveau vers le salitre. Il est toujours aussi déserté par nos amis les animaux... Peu importe, nous zigzaguons entre les lianes folles, les troncs imposants et les rivières quasi-infranchissables ! Nous arrivons enfin, affamés, au bout de deux bonnes heures. Nous nous précipitons auprès de Chachi pour lui réclamer notre petit déjeuner de princes ! Un atelier d'artisanat (fabrication d'une bague à partir d'une toute petite coque similaire à une noix de coco en miniature) occupe nos derniers moments dans cette forêt que nous trouvions finalement plutôt accueillante.
Le salitre aux aurores
Dédicace à Auré / Nico / Lye / Séb : merci pour le gadget ultrasons
anti-moustiques (pour ce qui est de l'efficacité, on doute encore un peu !!)
A treize heures, il nous faut prendre le bateau du retour si nous ne voulons pas manquer notre avion. Au moment de partir, nous devons attendre deux touristes israéliennes qui ont choisi de raccourcir leur séjour dans la forêt, au dernier instant, parce qu'elles s'ennuyaient ! Comment peut-on s'ennuyer au sein de cette nature si magique et complexe ?! Bien évidemment, elles ne prennent pas le temps de s'excuser du retard qu'elles occasionnent et feront ainsi enrager nos sympathiques compagnons argentino-slovènes. Ce n'est pas la première fois qu'il nous arrive ce type de soucis depuis notre départ en février, et nous avons toujours autant de difficultés à comprendre ces comportements égoïstes de touristes consommateurs. Mais cela ne nous gâchera pas la sereine descente du fleuve jusqu'à Rurre. Et heureusement, nous ne raterons pas non plus notre avion, ascenseur agité pour les Andes... Je commençais tout juste à m'attacher à ce milieu sauvage et riche à la fois.
La Paz, le 08/07/2011
Asuka et Guéno
Notre fil rouge (quelques fourmis rencontrées au hasard des sentiers...) :
Les hormigas cepe (ou cortadoras) : elles découpent les feuilles mais sont aussi capables de découper
vêtements ou tentes. Leurs mandibules agissent comme des ciseaux. Elles mordent,
mais ne produisent pas de venin. Capables de transporter des charges plus lourdes qu'elles,
elles travaillent toute l'année, sauf durant la saison des pluies où elles restent terrées dans leurs fourmilières,
de grands monticules qui abritent aussi fréquemment un serpent très venimeux avec lequel
elles vivent en osmose (chacun protégeant l'autre).
La hormiga palo diablo : elle vit sur l'arbre du même nom. Ce dernier a un tronc fin et son écorce
est réputée pouvoir guérir les diarrhées. Les fourmis ont une telle activité autour de l'arbre que le
sol est constamment nu et dégagé au pied de celui-ci ! Leur morsure venimeuse provoque une
douleur intense une bonne dizaine de minutes, et même le guide semblait les redouter.
La hormiga cazadora, de taille assez imposante
Voici le nid d'une autre espèce, dont nous avons oublié le nom. C'est une construction imposante
assez incroyable, suspendue à une branche et qui ressemble à du carton.
Les fourmis le fabriquent à partir de bois malaxé mélangé à de la salive.
Lorsqu'elles s'agitent à l'intérieur, cela fait un grand bruit qui ressemble à de la pluie.
L'une des pires ! Un spécimen de hormiga guerrera (ou legionaria). Ce sont elles
que l'on retrouve sous forme de marabunta, ces colonnes qui peuvent atteindre
plus de cent mètres de long pour deux mètres de large. Elle mesure bien trois centimètres
et sa morsure, très venimeuse, provoque une forte douleur durant deux heures !