La cité d'or (14/07/2011 - Cuzco)
Bienvenue chez les Incas ! (14/07)
Pour nous, la Fête Nationale se fera... à Cuzco ! En effet, après une nuit de bus quelque peu difficile (le chauffage ne fonctionnant pas ou mal, il régnait un froid de canard), nous rejoignons la « Rome des Incas » ce 14 juillet. Avec, pour commencer la journée, un sympathique petit déjeuner en compagnie d'amis de l'Hexagone, de passage au Pérou pour les vacances d'été (Annie, j'espère que ce voyage s'est bien terminé et qu'il demeurera un souvenir inoubliable).
Dans la foulée, nous nous attelons à préparer les jours à venir : nous contractons auprès d'une agence un trek de quatre jours afin de rejoindre l'onéreux Machu Picchu de manière un peu « alternative ». Puis nous consacrons l'après-midi à découvrir la cité. Cuzco, c'est pour nous un vrai coup de cœur ! Nichée à 3400 mètres d'altitude dans un berceau de montagnettes brunes, elle offre mille trésors aux visiteurs.
Et pourtant, son Histoire est plutôt du genre tragique. Nombril de la civilisation inca, la ville fut fondée vers 1200 par Manco Capác, le premier de la dynastie qui allait régner sur le Nouveau Monde. Mais il fallut attendre le grand conquérant Pachacutec, neuvième souverain de la lignée, pour qu'elle se développe réellement. Malheureusement, il ne reste plus grand chose de cette époque... En novembre 1533, Francisco Pizarro et ses soudards entrent tranquillement dans la ville, qui se rend presque sans résistance. L'empire était en effet exsangue, à la suite d'une guerre civile fratricide entre les héritiers Huáscar (installé à Cuzco) et Atahualpa (installé à Quito). Dès lors, dans un élan d'« humanisme » incontrôlé, les Espagnols allaient s'attacher à la destruction de la cité (malgré quelques tentatives ultérieures de résistance), afin de mieux recouvrir les idoles locales des dorures des sacristies.
La Plaza de Armas ainsi que l'église jésuite de la Compañía
Ainsi, l'actuelle Plaza de Armas est à elle seule un résumé de ce drame, aussi bien humain que culturel (les Incas n'ayant jamais maîtrisé l'écriture, il ne nous reste plus grand chose...). Elle fut en effet édifiée à l'emplacement de l'ancien espace cérémonial, point de départ des quatre routes vers le reste de l'empire (le Tahuantinsuyu, c'est à dire l'empire des quatre suyus, ou provinces). Ce lieu sacré était entouré de monuments qui ont eux aussi disparu. Par exemple, l'actuelle cathédrale, commencée à partir de 1560, se dresse sur le site d'un ancien palais saccagé, et – oh ! sacrilège –, les Conquistadores se sont servis pour la bâtir des pierres du temple de Sacsahuamán, localisé à quelques kilomètres de là. Seuls restent aujourd'hui quelques murs incas dans les ruelles de la vieille ville. Les architectes de l'empire étaient si brillants (deux techniques dominantes : l'ajustement parfait de pierres aux multiples angles et la douce inclinaison des parois vers l'intérieur) que certaines constructions ont en effet aussi bien résisté aux tremblements de terre qu'à la furia des Espagnols, ces derniers étant condamnés à s'en servir de fondations pour leurs palais, offrant au visiteur contemporain un étonnant mélange !
Ruelle de Cuzco
Asuka appuyée contre les vestiges d'un mur inca, fait de pierres aux multiples angles ;
un palais espagnol a été construit par-dessus (rue Hatun Rumiyoc)
Une cité où il fait bon vivre
Malgré toutes ces vicissitudes, il est toujours agréable de profiter de la douceur du jour sur la Plaza de Armas, immense, animée et baignée de soleil. Autour de celle-ci se succèdent des arcades qui offrent un abri aux marchands ambulants et aux promeneurs en recherche d'ombre. Dans les rues autour du centre, les maisons s'ornent de balcons ouvragés qui surplombent les piétons. De temps en temps, le regard est accroché par de mignonnes courettes qui laissent deviner leurs charmes à travers des portes entrouvertes, telles de jeunes soupirantes surprises en train de rêver.
En montant vers le quartier San Blas
Séduits, nous prenons la direction du quartier San Blas, qui revêt gentiment un air de Montmartre. De petites rues pavées s'élèvent en pente raide vers une placette autour de laquelle s'installent artistes et esprits bohèmes. Des maisons blanches aux boiseries élégamment peintes en bleu rajoutent une teinte méditerranéenne. Le souffle court, il est agréable de s'y promener, de cafés en vogue en galeries d'art.
Fin du jour sur la Plaza de Armas
Une petite surprise nous cueille avec la venue du soir : en un défilé coloré et joyeux, des centaines d'enfants font le tour de la Plaza de Armas en costumes (animaux, habits traditionnels, …), pour fêter je ne sais quelle occasion. Allez, c'est l'heure d'aller au lit : demain, réveil à 4h15 !!!
Cuzco, le 14/07/2011
Guéno