Hardi les gars, adieu Bordeaux, et nous irons à Valparaíso ! (16/03/2011 - Valparaíso)
JAP / バルパライソは詩人と船員の都市です。この 町 はすべての色の家で丘の上に築かれます。 我々はバルパライソの市場でごちそうになりました。それに 我々の最初のチリの地震を感じました。
ESP / Valparaíso es la ciudad de los poetas y de los marineros. Está construida sobre colinas, con casas de todos los colores. Apreciamos los productos deliciosos de su mercado a todas horas. Por la tarde, vivimos nuestro primer temblor chileno.
--------------------------------------------------
Valparaíso, ville-poète (15/03)
Valparaíso, son nom appelle à la rêverie poétique. Son port ouvre à l'infini océan. Ses maisonnettes colorent joyeusement les monts alentour. Certaines sont suspendues dans le vide, tenant par magie jusqu'au prochain séisme. Des escaliers s'insinuent sournoisement, serpentant de places en maisons roses, turquoise ou parme. Les funiculaires délimitent avec autorité les quartiers. Le cliquetis de leurs mouvements donne une mystérieuse cadence aux cerros. Quelques chiens poètes déambulent dans les rues étroites, s'émerveillant d'un mural ou de la jolie lumière sur une façade pomme. Beaucoup, épuisés d'avoir monté tant de marches, se reposent à l'ombre d'une boutique. Quelques-uns regardent au loin l'horizon maritime d'une eau scintillante blessée deci delà par des bateaux. Envoûtés par cette harmonie, nous dormons tranquilles dans une auberge bon marché aux plafonds grinçants (et aux allures de manoir de contes de fée).
Valparaíso et ses collines fut pour nous un vrai coup de cœur : ses couleurs, ses ruelles, ses vendeurs ambulants font d'elle une cité éminemment vivante !
L'Ascensor Monjas, en panne, comme malheureusement pas mal de ses collègues
(au grand désarroi de la population pour qui ils sont plus que des images de cartes postales)
Le ventre du marché (16/03)
Un grand marché (mercado Cardonal) s'étend dans la ville basse, bien au-delà de son enceinte originelle. Nous choisissons d'y faire notre festin. Les étals nous rappellent que nous sommes au cœur de l'été : pastèques, nectarines, figues de barbarie, ananas... Ces deux derniers, bien juteux et fondants, nous ont régalés. Plus loin, nous croisons les poissonniers découpant leurs proies à la demande. Puis les bouchers grillent des brochettes tendres que Guénolé saura apprécier pleinement. Tout prêt, les sopaipillas (galettes à la farine de courge) croustillent sous la dent. Nous arrivons enfin dans mon domaine. Ici, les alfajores (du chocolat enrobe deux biscuits fourrés généreusement au dulce de leche) se battent avec les brioches glacées au sucre (pour information : les alfajores gagnent toujours).
A chaque coin de rue, c'est une agression d'odeurs (poissons, fruits, palomita, friture... égoûts)
qui mettent les sens en éveil. Particulièrement au sein du marché Cardonal,
et ce n'est pas ce chat qui prétendra le contraire !
Festin du marché dans notre hospedaje "La Casa de Evelyn"
Le ventre plein, il est temps de faire des côtes, mais quel plaisir de se perdre dans les collines ! Lumineuses, les rues chantent le bonheur des mélanges de couleurs. Tandis que des chats se prélassent aux fenêtres, les enfants revenant de l'école en blouse blanche donnent la main à leur jolie sœur, en uniforme de collégienne.
La maison de Pablo Neruda
Soudain surgit la Sebastiana. Ce n'est pas la maison de Pablo Neruda la plus connue, mais ce sera la seule que nous visiterons. Comme toutes les autres, elle s'accroche à un pan de la colline. Tout autour, les terrains ont été rachetés par une association culturelle afin d'y organiser des expositions. La vue depuis la terrasse est grandiose, dominant des centaines de cubes multicolores jusqu'à la grande étendue azurée de ciel et de mer. Pablo Neruda et son dernier amour partageaient le bâtiment de cinq étages. Un autre couple d'artistes vivait dans les deux premiers où il accédait par l'actuelle entrée principale.
Le poète, lui, grimpait par un discret escalier en colimaçon. Comme en ville, les escaliers sont omniprésents. En effet, l'habitation choisit de chatouiller les étoiles plutôt que de s'étendre. Le grand salon-salle à manger est entièrement décoré d'antiquités, allant des portraits de héros aux objets insolites de cirque, en passant par une collection en verre. L'ensemble est pourtant assez harmonieux. Dans un coin, un bar où Pablo Neruda régnait en maître, en particulier sur son whisky préféré. Gagnant en hauteur, la baie vitrée met en valeur le panorama, faisant tout l'intérêt de la maisonnette. Assis sur son fauteuil à bascule, le poète révélait ainsi les secrets de l'océan. Respectivement, aux quatrième et cinquième étages, la chambre et le bureau, sur le même modèle, admirent les charmes indiscutables de Valparaíso.
Conçue pour tutoyer le ciel, la "Sebastiana" fait un peu songer aux maisons de la Cité Frugès (œuvre de Le Corbusier à Pessac, en Gironde), et elle jouit d'une magnifique vue sur l'infini Océan Pacifique
Quand la terre trembla...
La tête encore dans les nuages, la réalité nous rattrape sur une des grandes places. Des panneaux nous rappellent le tremblement de terre de 1960 ayant dévasté la ville de Valdivia, entraînant un tsunami jusqu'au Japon et aux Philippines. Mais nous ne nous laissons pas abattre. Alors que je mange la salade de mes rêves, Guénolé découvre la chorillana (mélange de viande, frites, saucisses, oignons et œufs). Un trolley nous ramène dans son intérieur aux airs d'Orient-Express.
Un des vieux trolleybus, patrimoine historique de la cité de Valparaíso : sièges en bois et saveurs d'antan
Alors que nous nous reposons dans la salle commune avec deux jeunes Argentins et un Turc, la maison est prise de violentes secousses. Le sol et le plafond craquent. Les meubles tremblent. L'instant suivant devient incertain. De la sciure tombe. Puis tout revient à sa place. Silencieux, les regards accrochés les uns aux autres attendent interrogatifs. Le calme se confirmant, la parole revient: « Es un temblor, ¿ no ? ». Tout le monde rit de soulagement. Cadeaux d'adieux du Chili, quelques répliques se feront à peine sentir avant de s'endormir et de rejoindre les poètes ailleurs.
Valparaíso, le 16/03/2011
Asuka
Info (paroles sur Valparaíso) :
Extrait du poème "Maremoto" de Pablo Neruda (malheureusement de circonstance...) :
Los relojes del mar,
las alcachofas,
las alcancías con sus llamaradas,
los bolsillos del mar
a manos llenas,
los lámparas del agua,
los zapatos, las botas
del océano,
los cefalópodos, las holoturias,
los recalcitrantes cangrejos,
ciertos peces que nadan y suspiran,
los erizos que salen
de los castaños del profundo mar,
los paraguas azules del océano,
los telegramas rotos,
el vals sobre las olas,
todo me lo regala el maremoto.
Chanson de marins (que papa Guittard chantait souvent de bon matin ) :
Hardi les gars, vire au guindeau
Good bye farewell, good bye farewell
Hardi les gars, adieu Bordeaux
Hourra ! oh Mexico ooo
Au cap Horn, il ne fera pas chaud
Haul away hé, hou là tchalez
A faire la pêche au cachalot
Hale matelot et ho hisse et ho
Plus d'un y laissera sa peau
Good bye farewell, good bye farewell
Adieu misère, adieu bateau
Hourrah ! oh Mexico ooo
Et nous irons à Valparaíso
Haul away hé, hou là tchalez
Où d'autres laisseront leur peau
Hale matelot et ho hisse et ho
Ceux qui r'viendront pavillon haut
Good bye farewell, good bye farewell
C'est le premier brin de matelot
Hourrah ! oh Mexico ooo
Pour la bordée, ils seront à flot
Haul away hé, hou là tchalez
Bon pour le rack, la fille, le couteau
Hale matelot et ho hisse et ho